Laissez-moi travailler !
En Europe, le taux d’activité des femmes a augmenté entre les années 1970 et 2000, et particulièrement celui des mères. Les mères de jeunes enfants réintègrent le marché du travail de plus en plus vite après une naissance, et le modèle de l’homme seul pourvoyeur de revenus du ménage perd peu à peu du terrain. Alors que l’activité économique des hommes est relativement stable au cours de la vie, la maternité est l’un des principaux facteurs de réduction de la présence des femmes sur le marché du travail.
Les mères qui choisissent d’être professionnellement actives doivent combiner l’activité professionnelle et la famille. La conciliation travail-famille dépend de différents facteurs liés au contexte, aux besoins économiques du ménage ainsi qu’aux valeurs individuelles que les femmes attachent au travail et à la famille.
Lorsque la femme devient nouvelle maman, ce n’est plus seulement pour elle qu’elle prend des décisions, puisque l’on attend dès lors, que sa priorité absolue soit le nouveau-né. Celui-ci doit passer avant ses ambitions, ses passions et ses désirs, tandis que la société n’attend pas la même ardeur du père (dans l’exemple d’une famille canonique), qui souvent, reprend le travail après une naissance sans aucune réflexion péjorative de la part de son entourage. La nécessité d’avoir un emploi est plus pressante pour les mères célibataires, puisqu’elles n’ont pas de partenaire qui leur assurerait un soutien financier.
Malgré tout, au-delà de l’aspect financier, de nombreuses femmes reprennent le travail rapidement après leur accouchement par ambition, et par volonté de ne pas être réduite à ce nouveau rôle qui leur ait attribué comme cela a pu être le cas pour les femmes des générations précédentes. Les femmes d’aujourd’hui se battent pour l’égalité des sexes et la répartition des tâches à la maison.
La création du congé paternité à hauteur de 28 jours après la naissance de l’enfant, aide les nouveaux papas à s’investir dans l’accueil du nouveau-né, tout en leur permettant de trouver leur place au sein de ce nouveau schéma familial.
En France, la durée du congé maternité est fixé par la loi. Elle comprend le congé prénatal et postnatal, et peut être adaptée à la situation familiale, au déroulement de la grossesse et aux conditions de naissance de l’enfant. Il permet à la femme de prendre du repos avant, puis après l’accouchement.
Dans l’hypothèse d’un premier enfant, la durée totale d’un congé maternité est fixé à 16 semaines, tandis que s’il s’agit d’un troisième enfant, la mère pourra profiter de 26 semaines de congés payés, contre 46 semaines s’il s’agit de triplés.
"Travailler ou ne pas travailler, telle est la question"
Nombreuses sont pourtant les femmes qui ne vont pas au bout de leur congé pour retourner à leur activité professionnelle le plus tôt possible. C’est surtout vrai à partir de la deuxième naissance, puisque les parents sont souvent plus enclins à laisser leurs enfants aux soins de crèches ou de nourrices.
En effet, les politiques familiales en France ont fortement évolué pour mieux soutenir les femmes actives. Les congés parentaux, les facilités de garde d’enfants et les horaires de travail flexibles sont devenus des éléments essentiels pour aider les femmes à concilier maternité et carrière.
Malgré l’évolution évidente des mentalités sur les mères au travail, des défis persistent puisque les stéréotypes de genre, la pression sociale et les écarts salariaux incitent toujours certaines femmes à faire le choix difficile entre fonder une famille et avancer dans leurs carrières.
La maternité étant un véritable chamboulement dans la vie personnelle, elle en est un aussi sur le plan professionnel. Être prise dans l’étau de ces deux obligations peut faire grandir un sentiment de culpabilité assez tabou pour les mères.
La « charge mentale » que subissent les femmes a également été très évoquée ces dernières années, depuis que celles-ci cumulent un emploi, l’éducation d’un ou plusieurs enfants et les tâches ménagères que les femmes effectuent encore à hauteur de 80%.
En 2024, les femmes en France continuent de jongler avec la maternité et la carrière, un équilibre délicat entre vie professionnelle et vie familiale. Les évolutions sociétales, les politiques familiales et les attentes professionnelles ont façonné une réalité complexe pour de nombreuses femmes.